Lorsque les parents et les enfants sont tous deux convertis, doit-on tout de même appeler les enfants « Ben Avraham » ou « Bat Sarah » ?

Chalom,

Selon le Talmud, "un converti est comme un enfant qui vient de naître"(1). Par conséquent, lors de la montée à la Torah, on appelle le converti "untel fils de Abraham"(2). Il en va de même pour une bénédiction. S'il s'agit d'une femme, elle sera nommée "unetelle fille de Sarah".

Cependant, on remarque par ailleurs que Rav Chmouel bar [fils de] Yéhouda était converti (3). Il est pourtant nommé en fonction du prénom de son père. Ceci s'explique justement du fait que son père également était converti (4).

Nous apprenons de là qu'il est permis d'appeler un enfant converti du nom de son père ou de sa mère, si eux-mêmes se sont convertis (5).

Ainsi dans votre cas, vous pouvez nommer votre fille "bat Elishéva" si vous le désirez (bien que ce ne soit pas une obligation).Avec tous mes souhaits de Brakhot Vékol Touv.

Références : (1) Yébamot 22a  (2) Rama, Ora'h 'Haïm 139, 3 (3) Yébamot 101b (4) Rachi et Tossefot sur Ibid. (5) cf. Lévouché Mordékhaï Even Ha'ézer 38, 1, Rav Moché Klein, Michnat Haguèr, Hilkhot Guérim 12, 30, note 51 et Rav Eli'ézer ben Porat dans Kol Hatorah 59, 5765, pp.170-172.

A propos du Rav

De formation universitaire (titulaire d’un doctorat en Droit), Rav Yona GHERTMAN s’est tourné vers des études de Kodech, à la Yechiva, puis au Collel de Nice (CEJ), où il étudie encore aujourd’hui. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le judaïsme, dans lesquels il puise parmi les sources traditionnelles, qu’il présente d’une manière structurée et pédagogique au public francophone. 

Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, il partage son temps entre l’étude, l’enseignement de la Torah, et le rabbinat, où il s’occupe notamment des conversions au judaïsme. 

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