Le terme « goy » est-il péjoratif ?

Chalom,

Dans la Bible, un individu ne faisant pas partie du peuple d'Israël est appelé "Nokhri" (cf. par exemple Dévarim 15, 3 et 17, 15). Cette appellation désigne l'étranger n'habitant pas en terre d'Israël (cf. aussi Mélakhim I 8, 41).

Cependant, l'appellation "Goy" désigne une nation et non un individu. Aussi, le peuple d'Israël est également appelé "Goy", comme lorsque Moché Rabbénou s'adresse à Hachem : "Vois que c'est Ton peuple, cette nation (Goy)" (Chémot 33, 13). Il y a ainsi plusieurs occurrences dans ce sens.

Toutefois, les Sages de la Guémara ont pris l'habitude de nommer un homme qui ne fait pas partie du peuple d'Israël "Goy", afin de ne pas avoir à préciser constamment sa nation d'origine. Lorsque nos maîtres s'expriment de cette manière, il n'y a donc rien de péjoratif. Il faut comprendre par là : "une personne venant d'une autre nation (Goy) que d'Israël" (Séfer Hachorachim du Radak, s. v. "Goy" ; cité dans l'Encyclopédie Talmudique, s. v. "Goy", note 8).

En conclusion, le mot "Goy" n'est pas péjoratif, d'autant plus qu'il est appliqué également à Israël. De même, sa généralisation à tous les non-juifs a été mise en place pour des raisons pratiques, mais aucunement discriminantes ou insultantes.

Kol Touv.

A propos du Rav

De formation universitaire (titulaire d’un doctorat en Droit), Rav Yona GHERTMAN s’est tourné vers des études de Kodech, à la Yechiva, puis au Collel de Nice (CEJ), où il étudie encore aujourd’hui. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le judaïsme, dans lesquels il puise parmi les sources traditionnelles, qu’il présente d’une manière structurée et pédagogique au public francophone. 

Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, il partage son temps entre l’étude, l’enseignement de la Torah, et le rabbinat, où il s’occupe notamment des conversions au judaïsme. 

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